usses qui surgit comme une b¨ºte enrag¨¦e est quasi invisible.Gregory Peck impose son air d'incorruptible perp¨¦tuellement inquiet dans Du silence et des ombres (1962), qui lui vaut un Oscar : il y d¨¦fend un Noir injustement accus¨¦ de viol, dans cette adaptation d'un roman d'Harper Lee, d¨¦nonciation du racisme et de l'¨¦ducation rigoriste (la plaignante est une jeune fille blanche qui se d¨¦barrasse de sa culpabilit¨¦ d'avoir d¨¦sir¨¦ un homme de couleur). L'avocat est veuf : il y a toujours un absent qui r?de chez Mulligan,lunettes ray ban soleil.L'originalit¨¦ de Du silence et des ombres est de montrer l'injustice, le proc¨¨s pip¨¦, le point de vue des enfants de l'avocat. C'est l¨¤ que l'on peut trouver une marque de fabrique Mulligan : dans son int¨¦r¨ºt pour ces symboles d'une certaine innocence, sa fa?on de les confronter au d¨¦sir, au social, aux brutalit¨¦s du monde.L'h¨¦ro?ne du Sillage de la violence d¨¦barque avec sa fille, celle de L'Homme sauvage est flanqu¨¦e du petit Indien auquel elle a donn¨¦ naissance durant sa captivit¨¦, t¨¦moin d'une violence irrationnelle. Une gouvernante aide un adolescent ¨¤ surmonter le deuil de sa soeur dans Clara's Heart (1988). Raisons pour lesquelles on a parl¨¦ d'un "Truffaut am¨¦ricain" ¨¤ propos de ce cin¨¦aste qui revient au sujet d'Un ¨¦t¨¦ 42 dans Un ¨¦t¨¦ en Louisiane (1991), histoire d'amour d'une gamine (Reese Witherspoon) pour son petit voisin.L'autre grand th¨¨me de Mulligan est la nostalgie d'un ?ge d'or,polo ralph lauren homme, celui de la jeunesse bien s?r, mais aussi celui d'adultes confront¨¦s ¨¤ des mutations qui les d¨¦sarment. D'hommes vivant dans le pr¨¦sent "tout en s'accrochant d¨¦sesp¨¦r¨¦ment au pass¨¦", dit-il. C'est le cas du quasi onirique The Nickel Ride (1974), d¨¦sarroi d'un has been, homme de main d'un gang de receleurs brutalement cong¨¦di¨¦ et regardant autour de lui avec les yeux d'un parano. Un thriller ¨¤ la David Goodis. Dans Les Cha?nes du sang (1978), Richard Gere se met en marge de sa famille en refusant la tradition (¨ºtre ¨¦lectricien sur les chantiers), pr¨¦f¨¦rant le job d'¨¦ducateur. Cette fois, le h¨¦ros subit le poids des parents, la fatalit¨¦ des routes trac¨¦es,polo lacoste...On retrouve cette atmosph¨¨re ¨¦touffante dans laquelle se d¨¦bat l'individu d¨¦phas¨¦ dans l'un de ses plus beaux films, Daisy Clover (1965). Une ¨¦vocation d¨¦pressive de la l¨¦gende d'Hollywood ¨¤ travers l'histoire d'une ado (Natalie Wood) devenue star et s¨¦duite par un Robert Redford ivre qui la plonge dans le malheur en l'¨¦pousant : il n'aime que les gar?ons. Histoire d'une r¨¦bellion, derri¨¨re laquelle se profilent les destins d'une Judy Garland ou d'une Marilyn Monroe, chronique fun¨¨bre qui souligne combien Mulligan ¨¦tait aussi un directeur d'acteurs.?R¨¦trospective Robert Mulligan, Cin¨¦math¨¨que fran?aise, 51, rue de Bercy, Paris 12e. Mo Bercy. T¨¦l. : 01-71-19-33-33. Du 9 au 27 juin. De 3 ? ¨¤ 6,50 ?.?Jean-Luc DouinLe monde abonnementsProfitez du journal o¨´ et quand vous voulez. Abonnements papier, offres 100 % num¨¦riques sur Web et tablette.S'abonner au Monde partir de 1 Les ru Related articles:

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