beaucoup plus clair, se souvient Arthur Nauzyciel. Vers 12-13 ans, j'ai fait une interview de mon oncle Charles, un type très dr?le, très discret, dont l'histoire, pour qui ne la connaissait pas, était insoup?onnable. J'ai pris un magnétophone, et je lui ai dit "raconte". Il a raconté. L'arrivée du train à Auschwitz-Birkenau, la rampe, le tri. Jusqu'alors, j'avais trempé dans l'histoire d'une manière empirique, impressionniste, souterraine, inconsciente,sac a main burberry. Là, j'entrais dans l'enfer." Comme Jan Karski quand il entre dans le ghetto de Varsovie,trench burberry femme.Arthur Nauzyciel le découvre quand il voit Shoah, à sa sortie en salle, en 1985. Il a 18 ans, et étudie les arts plastiques et le cinéma, qui le mèneront... au thé?tre.La compagnie qu'il fonde en 1999 s'appelle 41751/Arthur Nauzyciel. Soit les chiffres tatoués sur le bras de son grand-père. Il est alors artiste associé au CDDB de Lorient (Morbihan). C'est là qu'il signe sa première mise en scène, Le Malade imaginaire ou le silence de Molière, qui réunit la pièce de Molière et le livre de Giovanni Macchia. Son père,chaussure lacoste, Emile, commer?ant, monte pour la première fois sur scène pour être Diafoirus, tandis que lui joue Thomas, et que Laurent Poitrenaux, qui est Jan Karski à Avignon, tient le r?le-titre. Le spectacle, magnifique, est traversé par la mort et l'abandon, la mémoire et la transmission. Questions que l'on retrouvera, dans un autre registre, quand Arthur Nauzyciel sera invité par la Comédie-Fran?aise à mettre en scène Place des héros, de Thomas Bernhard, en 2005.Il y a ainsi un fil, dans l'histoire du metteur en scène devenu directeur du Centre dramatique national d'Orléans, en 2007, et grand voyageur à travers le monde. En Islande, il a créé une pièce de Marie Darrieussecq, Le Musée de la mer. Aux Etats-Unis, il a monté Bernard-Marie Koltès, Mike Leigh et Shakespeare, donc, avec ce Jules Cesar qui lui faisait dire aux comédiens, pendant les répétitions : "Vous devez jouer comme si vous revisitiez un enfer pour pouvoir en témoigner."Et quand il se retrouvait à l'h?tel, la nuit, à cet automne 2009, il y avait la lecture de l'histoire de Jan Karski, que Yannick Haenel fait revivre dans son livre, en trois parties : la première raconte l'entretien du Juste dans Shoah ; la deuxième est un résumé de son autobiographie, Mon témoignage devant le monde ; la troisième, une fiction, imagine ce que Karski se disait, dans le silence de sa solitude.C'est cette partie-là, surtout, qui a suscité une longue et forte polémique, dans les mois qui ont suivi la sortie du livre. Les opposants à Yannick Haenel, Claude Lanzmann en premier, déniaient à l'auteur le droit de "réécrire l'Histoire" et d'en faire une fiction, au nom de la littérature. Pour Arthur Nauzyciel, ce fut "très douloureux, parce que Shoah est un film fondamental. Lanzmann a une position sans appel sur une question intéressante, mais compliquée. Une grande partie de la littérature s'appuie sur l'Histoire, et cela ne pose pas de problème. Mais il y aurait Related articles:

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